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Sur le chemin de l’école

LES RUES SCOLAIRES, FERMANT À LA CIRCULATION LES RUES DESSERVANT UNE ÉCOLE AUX HEURES D’ENTRÉES ET SORTIES, SE DÉVELOPPENT DANS DE NOMBREUSES VILLES EN FRANCE. QU’EN EST-IL À TOULOUSE ET DANS SA MÉTROPOLE ?

Demandez à vos parents ou grands-parents comment ils allaient à l’école et vous aurez une idée de l’évolution de la mobilité scolaire en quelques générations. Depuis 100 ans, le rayon des déplacements autorisés aux enfants non accompagnés s’est petit à petit réduit, passant d’une dizaine de kilomètres à quelques dizaines de mètres au mieux pour un élève de CM2. Les causes sont probablement multiples mais il en est une qui semble particulièrement évidente : le développement de la circulation automobile et l’insécurité qu’elle engendre pour les déplacements des enfants. C’est particulièrement vrai dans les villes où la voiture est devenue le moyen de transport principal. Dans la grande agglomération toulousaine, 60% des déplacements se font en voiture, dont la moitié sur une distance inférieure à 5 kilomètres. Des véhicules motorisés, de plus en plus gros avec la mode des SUVs, qui roulent souvent à plus de 50 km/h et constituent donc un danger pour les modes doux. Dès lors, comment s’étonner que les parents redoutent de laisser leurs enfants aller seuls à l’école ? À Toulouse, la carte scolaire montre que la majorité des enfants de maternelle et de primaire habite à moins d’un kilomètre de leur école, une distance qui peut être facilement parcourue à pied ou à vélo, avec ou sans les parents.

Cette question de la mobilité des enfants dans la ville revêt de multiples facettes. C’est d’abord un enjeu éducatif. L’apprentissage des déplacements est une étape essentielle dans le développement de l’autonomie, d’abord dans sa rue puis progressivement son pâté de maison, son quartier et dans la ville toute entière. Combien d’accompagnements à l’école ou aux activités pourraient s’éviter les parents si le rayon d’action d’un enfant était aussi étendu qu’au début du siècle dernier ? Les familles y gagneraient certainement en sérénité dans leur vie quotidienne.

C’est aussi une question de santé publique. La sédentarité entraîne des problèmes multiples que les médecins voient se développer chez des sujets de plus en plus jeunes. À celà s’ajoute la pollution engendrée par les transports motorisés dans les grandes villes. Dans certaines zones de la métropole toulousaine accueillant des écoles, les niveaux moyens dépassent les seuils de protection de la santé.

C’est enfin un enjeu d’aménagement urbain. À quoi nos villes ressembleraient-elles si elles étaient conçues “à hauteur d’enfant” pour faciliter les déplacements des plus faibles plutôt qu’encourager les flux automobiles ? Nul doute qu’elles auraient un visage plus apaisé et plus ludique. Dans les pays du Nord, à Barcelone, à Strasbourg, etc., les exemples ne manquent pas et les raisons non plus pour engager une politique volontariste afin de faire évoluer les déplacements domicile-école.

De nombreuses villes en France comme Paris, Bordeaux, Strasbourg ou Grenoble ont annoncé des plans ambitieux de piétonisation des abords des écoles aux heures d’entrées et sorties ou de façon permanente. À Toulouse, seules 2 écoles ont pris des initiatives : l’école Falguière (aménagement indispensable compte tenu de la quasi absence de trottoirs) et l’école du Nord (contre-allée). Et sur notre métropole, les actions sont également restées très timides pour le moment, à l’exception de la municipalité de Cugnaux qui annonce un plan dans les 2 ans sur les 5 écoles de la ville.

Le collectif des FAISEURS DE VILLE se mobilise depuis quelques mois pour encourager les parents d’élèves à se saisir du sujet et à le faire remonter aux conseils d’école et aux maires de quartier. Dans plusieurs écoles (Billières, la Juncasse, Pierre et Marie Curie, Viollet le Duc, Dupont-Calas), des actions ont été entreprises : diagnostic avec l’association 2 pieds 2 roues, questionnaires aux parents, sensibilisation aux modes doux, …

Parfois, le dialogue a pu être noué avec l’élue de quartier. Mais les progrès restent malheureusement trop lents et les parents finissent par s’essouffler devant les multiples obstacles et le manque de collaboration de la Mairie. Lors d’une rencontre avec les FAISEURS DE VILLE en janvier dernier, les élus à l’éducation et aux mobilités ont expliqué avoir lancé un état des lieux sur les 250 écoles publiques et privées de Toulouse et vouloir démarrer rapidement des expérimentations dans plusieurs écoles. Cependant, aucun engagement n’a été pris sur un nombre d’établissements ou sur un calendrier de mise en œuvre. Et, malgré plusieurs relances, le collectif attend toujours une nouvelle rencontre.

> faiseursdeville.org

 

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